La situation sociolinguistique en Tunisie est complexe ; le marché linguistique y est investi par des idiomes divers par leur histoire, leurs structures, leurs fonctions et leur statut. Le berbère y occupe une position marginale.
Au substrat berbère sont venus s’ajouter le phénicien, le latin, l’arabe, le turc et enfin le français. Présentement, l’arabe standard constitue la langue officielle, la variété dialectale représente l’idiome le plus répandu. S. GARMADI (1972, p. 311) analyse cette situation dans les termes suivants :
” Tenant le rôle double de superstrat par rapport au turc et surtout au français, la langue arabe, pour se maintenir, eut naturellement à mener une double lutte linguistique. Et si la langue du Coran a réussi, contrairement au phénicien et au latin, à bousculer et à remplacer presque complètement le berbère en Tunisie, où il n’existe plus que 1 % de berbérophones concentrés dans l’extrême sud du pays, si le turc n’a eu sur elle qu’une influence passagère et superficielle, elle n’a réussi par contre à se maintenir en face du superstrat linguistique français que bien imparfaitement. ”
dans ce contexte est critique dans la mesure où l’on assiste à une régression constante du nombre des berbérophones, partant à la mort lente mais, semble-t-il, inéluctable de la langue première de la Tunisie.
En effet, sur les 13 communautés recensées par BASSET (1952), 9 étaient entièrement berbérophones, une quinzaine d’années plus tard 6 seulement le sont encore (cf. PENCHOEN 1968). L’aire des PBT se rétrécit ainsi comme une peau de chagrin. Les causes de ce rétrécissement sont variées ; PENCHOEN (1968) en énumère certaines, viz.,
PENCHOEN (1968, p. 183) résume ainsi cette situation :
” En revanche, l’arabe jouit d’une grande puissance culturelle. Langue de la nation, de la religion, de l’école (…), langue aussi de la radio (et de la TV], l’arabe cerne le berbère de tous les côtés et le repousse vers le seul emploi affectif, l’emploi au sein de la famille. “
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