Les PBT ont des structures phonologiques et morphosyntaxiques similaires à celles des autres parlers berbères.
En effet, une douzaine de travaux seulement ont eu pour objet d’étude la langue et/ou la littérature orale(s) ; en outre, en considérant de près ces travaux, force est de constater qu’à l’exception de l’Étude sur la Zenatia de Qalaat Es-Sened du Dr PROVOTELLE (1911), on ne dispose d’aucune description d’envergure ; cette Étude… comprend des éléments généraux sur la phonétique et la morphologie du parler de Sened, sept textes transcrits et traduits et un glossaire français-berbère (parlers divers). Il va sans dire que cette description reste un travail d’amateur. Près de 60 ans plus tard, PENCHOEN (1968) livre une esquisse succincte et claire des PBT dans leur état actuel ; cette esquisse présente les grandes lignes du système phonologique, de la morphologie nominale et verbale ; elle met en lumière l’importance de l’emprunt à l’arabe et expose la situation sociolinguistique du berbère en Tunisie. Enfin, elle traite du problème de la scolarisation des enfants berbérophones. Le travail le plus récent, à ma connaissance du moins, est dû au regretté R. COLLINS, que la linguistique berbère vient de perdre. Cette contribution représente une analyse fouillée du système verbal et des satellites dans les parlers de Tamazratt (Tamezret, Guellala et Douiret). Il apparaît donc que les PBT sont loin d’avoir retenu la même attention que les parlers d’Algérie et ceux du Maroc (v. bibliographie). Du reste, l’intérêt suscité par les PBT est surtout d’ordre historique, viz., il s’agit, dans la plupart des études effectuées, de recueillir des données d’ailleurs souvent éparses et partielles – sur les structures de l’un des chaînons du berbère oriental dont certains maillons – après ceux d’Égypte et de Libye – agonisent à vue d’œil et à “vie d’homme”.
le paradoxe de la langue berbère, viz., l’unité dans la diversité. Voici une liste de mots qui attestent ce fait (cf. PROVOTELLE 1911, pp. 10-11) :
Cette liste montre de façon claire que la variation est tantôt lexicale, tantôt morphonologique.
Le système vocalique se réduit au triangle fondamental, viz., i, a, u. Le système consonantique est plus étoffé. Il est régi par les corrélations suivantes : la sonorité, la gémination, l’emphase, la nasalité et la labiovélarisation. Les ordres se présentent ainsi :
L’examen du consonantisme fait ressortir les faits suivants :
Les formes verbales primitives sont :
Les formes verbales dérivées sont les formes factitive, réciproque et passive. Elles sont respectivement obtenues par la préfixation du radical :
On aura ainsi remarqué la similitude des procédés de formation des thèmes verbaux dans les PBT et dans les autres parlers berbères (cf. A. BASSET 1952). Notons cependant avec COLLINS (1981) quelques faits secondaires spécifiques aux PBT, viz.,
La formation du pluriel s’effectue selon plusieurs procédés, dont les plus productifs sont :
Dans le cadre de la morphologie nominale, l’opposition formelle d’état, viz., état libre – état construit, constitue un domaine où les PBT connaissent une évolution qui les distingue des autres parlers (cf. PROVOTELLE 1911, PENCHOEN 1968).
En effet, cette opposition est neutralisée dans un certain nombre de cas, viz.,
Il convient de préciser que tous les PBT n’ont pas atteint le même degré d’évolution à ce sujet. PROVOTELLE (1911) note à cet égard que dans le parler de Sened l’emploi de la forme de l’état construit n’est pas absolu, e.g., les formes (itcur s aksum et itcur s uksum ” il est plein de viande “) sont également attestées. En revanche, dans le parler Matmata, l’usage de la forme de l’état construit est absolu, e.g. tenna yas urgaz is “elle a dit à son mari”.
COLLINS (1981) relève une autre originalité des PBT, elle concerne les satellites du verbe, viz., les pronoms personnels à fonction régime. Cette originalité réside dans les faits suivants :
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